Deux manifestations prochainement :
♦ Projection du film « Ma famille afghane ».
♦ Exposition : « Ce que les femmes afghanes ont à nous dire ».
Nous vous invitons à la projection spéciale de « Ma famille afghane » " un film de Michaela Pavlàtovà qui aura lieu le vendredi 29 avril, à 20 h, au cinéma « les variétés », à Marseille.
Consultez l’affiche ci-dessous pour réserver les places et bénéficier du tarif réduit .
Le film sera suivi d’un débat animé par les associations.
Synopsis :
Kaboul, Afghanistan. Herra est une jeune femme d'origine tchèque qui, par amour, décide de tout quitter pour suivre celui qui deviendra son mari, Nazir. Elle devient alors témoin et actrice des bouleversements que sa nouvelle famille afghane vit au quotidien. En prêtant son regard de femme européenne, sur fond de différences culturelles et générationnelles, elle voit, dans le même temps son quotidien ébranlé.
Regardez La bande-annonce
Le collectif 13 organise une exposition « Ce que les femmes afghanes ont à nous dire », dont le vernissage est la veille, jeudi 28 avril à 18 h 30, à la mairie du 1/7. En voici le flyer :
Nos dernières activités en Afghanistan :
♥ Distribution des parrainages
♥ Distribution de colis alimentaires.
α β γ α β γ α β γ
Compte rendu des distributions :
Parrainages :
Le 16 mars et le 23 mars, nous avons sorti 7 500 € du compte parrainages.
Il restait 39 bourses à distribuer, 4 ayant été payées par anticipation.
Nous avons fixé le montant de la bourse à 15 000 afghanis par enfant.
Soit approximativement, une dépense de 6 157 € pour nos 39 filleuls.
Le transfert des sommes est soumis à une taxe de 6%, soit 369 €.
Paiement des bourses + taxes = 6 157 + 369 = 6 526 €.
Rétribution de notre correspondant à Kaboul : 116 €.
Dépense totale au 2 avril :
6 526 + 116 = 6 642 €.
Les parents des 43 filleuls ont tous été joints individuellement par téléphone. La prise de contact téléphonique avec les parents est très intéressante. Elle permet de se faire une idée de ce que ressentent les Afghans. Les parents s’expriment assez librement au téléphone.
Colis alimentaires :
Une fois la distribution des bourses effectuée, nous sommes passés à la distribution des colis alimentaires, comprenant :
- Un sac de 50 kg de farine.
- Un bidon de 5 litres d’huile
- Un paquet de 7 kilos de haricots rouges.
Valeur d’un colis alimentaire : 44 €. (C’est une moyenne : il y a eu différents fournisseurs).
Nous avons pour cela prélevé 2500 € sur le compte association. (Qui servait auparavant à l’équipement du lycée).
Nous avons considéré qu’il fallait répondre au besoin le plus urgent : la nourriture. Les préoccupations des familles vont vers le plus urgent : d’abord échapper à la famine.
Nous avons distribué 57 colis, pour une valeur de 2489 € .
Il restait à notre disposition 680 € en liquide provenant de la caisse parrainages, utilisés comme suit :
- Taxes 20 €
- Pour 5 ouvriers du lycée et 2 personnes en grande détresse : 130 € soit 26 € chacun.
- Pour notre correspondant, rétribution pour distribution des colis : 170 €
Total : 20 € de taxes + 130 € pour 7 personnes + 170 pour notre correspondant.
Soit 320 € supplémentaires dépensés.
Reste 60 € à distribuer aux colporteurs. (Qui chargent les sacs de farine).
Conclusion :
On avait pris une marge de sécurité un peu trop grande, en pensant que l’afghani allait se déprécier encore.
Les incertitudes liées aux variations du change rendent difficile de faire des prévisions exactes de dépense. Il reste 300 € en liquide qui doivent être comptés sur le compte parrainage.
Nos dernières activités en France :
♠ Le printemps des poètes à Eygalières.
♣ Présentation du film SONITA à Toulon.
& ω &
Le printemps des poètes à Eygalières
Le groupe « Paroles Vives » du village d’Eygalières nous a invités à organiser ensemble une soirée poétique consacrée aux poétesses afghanes, et en particulier à la poétesse Nadia ANJUMAN.
« Paroles Vives » est un groupe de poètes et d’amateurs de poésie vivant aux pieds des Alpilles.
La soirée du samedi 26 mars a été consacrée à des lectures de poèmes, en français et en persan, alternativement. Le musicien Matteo de Bellis accompagnait les poèmes au Rubab.
Mme Huguette Schneider a accompagné certains de ces poèmes par une mise en mouvement des textes. Nous la remercions, ainsi que monsieur Dario Pellegrini, animateur du groupe « paroles vives »
Une double célébration : célébration de la poésie et des femmes afghanes, avec l’aide bienveillante de la municipalité d’ Eygalières.
On fêtait le printemps des poètes en même temps que le centenaire des relations diplomatiques entre la France et l’Afghanistan.
Présentation du film SONITA à Toulon
L’association a été contactée par un petit groupe d’étudiants en master 1 de l’université de Toulon pour aider à faire connaître le film SONITA. SONITA raconte l’histoire d’une jeune râpeuse afghane qui vit en Iran, essaye de faire un film, se heurte à quantité d’obstacles liés à la situation des femmes, et à la situation des Afghans en Iran.
Tous ces problèmes ont été évoqués lors du débat qui a suivi la projection, rassemblant en pleine journée une cinquantaine de personnes.
Nous avons pu percevoir tout l’intérêt que présentait ce travail dans le cadre de l’université : confronter des étudiants étrangers à la réalisation d’un événement culturel.
Une découverte aux riches prolongements.
Assemblée générale du samedi 5 mars 2022
L' Assemblée Générale de notre association s'est tenue le 5 mars 2022 de 15 h à 18 h à la Cité des Associations, 93 la canebière - Marseille.
Une trentaine d'adhérents s'étaient déplacés et d'autres avaient donné une procuration.
L'ordre du jour était :
- La situation en Afghanistan.
- Avenir et fonctionnement de l’association.
La réunion a été suivie d’un thé afghan.
Voici le rapport de Michel T. , Secrétaire de l'association :
Rapport d’activité
Je vais simplement aborder quelques points, à titre d’exemples, pour montrer combien nous sommes démunis..
D’abord, le problème de l’exfiltration des personnes qui nous aident en Afghanistan (que j’appellerai nos correspondants).
Dès le mois de décembre 2021, l’ambassade de France à Kaboul a commencé à organiser ce qu’on a appelé « l’exfiltration » des Afghans qui avaient travaillé avec les associations occidentales. Ceci a, d’ailleurs donné lieu à un débat. Certaines associations estimaient qu’elles pouvaient continuer à travailler. Les talibans n’ayant pas les moyens de s’opposer à toutes les démarches d’aide, et pas les moyens non plus de kidnapper cette aide à leur profit.
Nous avons décidé d’essayer de faire exfiltrer les personnes qui travaillaient avec nous par précaution. Nous sommes donc rentrés en contact avec l’adresse e-mail CDCalertes , une adresse gouvernementale qui prenait des inscriptions depuis le Qatar.
Dès le 16 mars 2021 puis le 18 juillet, le 22 juillet puis le 10 août, le 16 août , le 8 septembre 2021, nous avons envoyé des messages au ministre des Affaires étrangères, puis le 15 septembre nous avons écrit au président de la République. . Nous avons traqué sur le net tous les numéros qui pouvaient avoir un rapport avec la confection de la liste. Nous avons établi les listes des personnes que nous souhaitions voir exfiltrer. Aucune réponse. Juste un accusé de réception de la présidence de la République qui assurait qu’ils examineraient le cas.
Par contre, le proviseur du lycée que nous aidions a réussi, avec sa famille , à se réfugier en Hollande..
Nous avons vécu ces mois dans l’angoisse, avec le sentiment d’être ignorés. L’identité des responsables de la liste ne nous était pas connue, les listes ont été détournées, remaniées avant d’arriver à l’aéroport, les « exfiltrés » l’ont été souvent au petit bonheur la chance, certains cars partant pour l’aéroport ont été vidés de leurs passagers. J’ai lu des témoignages (anonymes) des personnes qui ont soi-disant géré les listes, d’où il ressort que personne n’a rien maitrisé, personne n’est arrivé à faire correspondre la liste de départ d’un bus, avec la liste finale des passagers de l’avion. Il reste au moins 1200 personnes qui demandent toujours à être exfiltrées, rien que pour la France.
« Vivacités » et les contacts de la réunion du 19 octobre.
Nous avons réussi à obtenir un beau stand à vivacités, début septembre 2021. Vivacités, c’est la fête des associations de Marseille qui se tient au début du mois de septembre. Nous y avons fait une dizaine de contacts., essentiellement avec des assistantes sociales, des responsables de foyers, des responsables d’association (l’encre bleue par exemple). Nous avons pris contact avec la nouvelle équipe de la CIMADE, mais, dans l’ensemble, nous n’avons pas réussi à tirer parti de ces contacts. (Handicap dû à la maladie. Déplacements en voiture limités)
Le 19 octobre, après l’intervention de Régis Koetshet à la cité des associations, nous n’avons pas pu tirer parti des contacts avec les personnes et les associations nouvelles que nous avons rencontrées. Nous n’avons pas repris contact avec l’association de culture perse qui s’est nouvellement créé sur Marseille.
La réaction aux événements du 15 Aout.
Au lendemain de la prise de Kaboul par les talibans, le 15 août, nous avons essayé d’organiser une manifestation sous l’ombrière avec forum « Femmes méditerranée ». Ça a été un fiasco, essentiellement parce que les associations que nous avons essayé de faire se rencontrer ne se connaissaient pas : résultat une quinzaine de personnes à tout casser. Nous aurions pu faire ce qui s’est fait dans plusieurs villes de France : un rassemblement digne de ce nom. Par fatigue, par maladresse, nous avons raté encore une occasion.
Pendant 4 à 5 jours, après le 15 août, ça a été une succession de coups de fil, d’interviews, de demandes de rencontres. !)
Depuis le 15 août nous recevons des mails de personnes demandant à travailler comme bénévoles dans l’association, ou de jeunes stagiaires qui ont à se trouver des activités associatives pour faire valider leur formation. Ou encore de personnes cherchant à donner quelques cours de français. Deux ou trois propositions par semaine, que nous ne pouvons pas satisfaire.
Nous sommes sollicités par les réseaux d’hébergement. Ou à l’inverse par des personnes qui demandent à héberger des Afghans ou qui se proposent pour donner des cours. Là encore, si nous arrivons un tant soit peu à rediriger ces demandes, nous sommes dans l’incapacité de répondre à toutes les sollicitations.
Il faut dire que les demandes sont vraiment de toute nature, et que beaucoup de gens confondent l’association avec un service public.
Comment traiter ces contradictions ?
1) Il faut trier sérieusement les demandes et expliquer que nous ne pouvons pas remplacer un service public défaillant. Il faut de plus en plus diriger les Afghans qui nous demandent de l’aide vers les associations, et les administrations compétentes et favoriser aussi l’entraide. C’est difficile. Plus l’Afghanistan souffre, plus les besoins sont importants et difficiles à satisfaire. C’est difficile à faire, de répondre à des amis, à des connaissances, « nous ne pouvons plus… » La bureaucratie paperassière est tellement complexe qu’il faut acquérir une formation spéciale pour monter un dossier de demande d’asile, un dossier de rapprochement ou de regroupement familial. Tout est fait pour décourager les candidats à l’asile, et nous ne pouvons nous substituer à une administration très insuffisante.
2) A l’inverse, une réponse pourrait être de faire vraiment le maximum. Trouver des locaux, des traducteurs bénévoles plus nombreux, des étudiants en droit bénévoles, des professeurs de français bénévoles, etc . Ce n’est pas impossible à faire, mais c’est largement au-dessus de nos moyens, au dessus de nos capacités militantes. Cela demanderait une équipe permanente d’au moins quatre ou cinq personnes, dont plusieurs traducteurs, avec des horaires de travail fixes, des rendez-vous respectés… Cela exigerait évidemment des subventions. Pour l’instant, c’est un rêve.
3) La solution moyenne :
Celle que nous avons discutée entre nous, dans les réunions de l’équipe d’animation.
Continuer les parrainages. Les parrainages sont ce qu’il y a de plus utile. Les familles pauvres, nous sommes sûrs de ne pas les manquer. Nos correspondants peuvent toujours nous en signaler de nouvelles.
Dans la mesure du possible, participer aux initiatives culturelles, faisant connaître en France la culture afghane, comme le printemps des poètes à Eygalières, que nous préparons pour le samedi 26 mars, afin de faire connaître les poétesses afghanes.
Nous joindre aux initiatives qui pourraient avoir lieu dans le cadre du centenaire de l’établissement des relations diplomatiques franco- afghanes. (Centenaire de l’ouverture de l’ambassade de France à Kaboul).
Pour ce qui est de l’Afghanistan, nous allons suspendre nos aides aux établissements d’enseignement, tant qu’on ne saura pas exactement ce qui y est enseigné. Si les talibans ne tolèrent dans les lycées qu’un enseignement religieux, il est évidemment hors de question que nous les financions. Si par contre, les écoles et lycées entrent en résistance aux talibans et diffusent un enseignement scientifique et un enseignement historique véritable, dans un esprit laïque, nous reprendrons notre aide à ces établissements. L’enseignement des sciences physiques, de la biologie, sera un critère important. La vérité se discute et se démontre, elle n’est pas la conséquence d’un enseignement religieux. Tel sera notre critère dans l’aide aux établissements d’enseignement.
La menace dominante est aujourd’hui la famine. C’est pourquoi nous allons distribuer une aide alimentaire aux familles les plus pauvres. (Un sac de farine de 50 kg et deux bouteilles d’huile de 5 kg) Ce sera bien peu de choses par comparaison avec l’aide des grosses organisations humanitaires, mais quand il s’agit de sauver des enfants de la famine, cinquante sacs de cinquante kilos, cela peut contribuer à sauver plusieurs vies.
Une ambition réduite, certes, mais limitée par des contraintes indépassables. Nous ne pouvons pas faire plus, à moins d’un recrutement important de personnes efficaces.
Il nous faut remercier Alain, Marie-Pierre et Régine, qui nous ont donné un bon coup de main pour affronter ces difficultés..
Une autre assemblée générale aura lieu en septembre ou octobre pour valider cette orientation, faire le point sur l’aide et élire le CA.
Michel T.
Circulaire d’informations n° 3
La situation en Afghanistan
- Décembre 2021 -
@ @ @
La situation demeure confuse parce que la politique des talibans n’est pas entièrement fixée, et témoigne d’orientations différentes.
Certains talibans recherchent d’abord la reconnaissance internationale, ceux-là sont prêts à quelques concessions de façade sur certains aspects des droits humains, pour réclamer les fonds de la Banque Centrale afghane bloqués dans les banques américaines.
D’autres talibans répètent qu’ils ne s’occupent que de l’application de la sharia, et qu’il ne leur revient pas de faire tourner l’économie du pays, ou de s’occuper de problèmes d’éducation ou de santé…
Le salaire des fonctionnaires n’a pas été payé depuis plusieurs mois maintenant, et la famine menace. Le froid rend la situation plus difficile encore.
Le pouvoir de nuisance des talibans est intact. La répression est réelle, dangereuse, mais aléatoire. Les talibans n’ont pas (pas encore ?) un système policier comparable à celui des dictatures fascistes ou staliniennes. Cependant, le système de répression semble se perfectionner techniquement. (Arrestations sur listes, dénonciations, espionnage par infiltration des groupes de femmes résistantes et des opposants au régime)
La politique des talibans n’est pas entièrement fixée, quant au sort qu’ils réservent aux Afghans qui ont travaillé avec le gouvernement précédent : s’ils font la chasse à tous les afghans qui ont travaillé à un moment où à un autre avec les occidentaux, ils ne pourront pas trouver les cadres nécessaires à la gestion du pays. La théorie, c’est : « nous avons prononcé une amnistie générale » La pratique, c’est l’assassinat ciblé de certains opposants. Les gens se calfeutrent chez eux, ne répondent au téléphone que quand ils connaissent les numéros appelants. Ils sont simplement occupés à chercher à s’alimenter.
Il est extrêmement difficile de se procurer de l’argent liquide. Il faut faire la queue depuis 2 heures du matin devant les banques, western Union ou moneygram, ces succursales ferment vers 10 h.
Les journalistes ont été particulièrement visés par les talibans, et ils sont nombreux à avoir quitté le pays. Cela a pour conséquence que les informations ne sont pas vérifiées et qu’on a souvent affaire à des «fakes news » et à des manœuvres d’intoxication.
Les associations : les grosses associations humanitaires internationales croient possible de travailler en Afghanistan et lèvent des fonds spécifiques. De fait, la moitié de la population afghane vit de l’aide alimentaire internationale, et on irait tout droit à la catastrophe si cette aide cessait. Ce n’est pas l’intérêt des talibans. Ce n’est l’intérêt de personne.
Notre position : nos interlocuteurs sur place considèrent que la distribution des parrainages devrait être possible en Mars. Évidemment, les conditions de cette aide devraient être revues. On ne peut pas priver de notre aide les filles qui sont dans l’impossibilité d’aller à l’école ! On ne pourra pas exiger des photographies des enfants dont les parents recevront cette petite bourse !
Il est encore trop tôt pour se prononcer définitivement sur la manière de faire.
Nous vous préviendrons à l’échéance du mois de mars…
Nous ferons tout pour que les sommes que vous nous avez confiées parviennent à leurs destinataires.
Si c’est impossible, nous mettrons fin au système. Nous aurons alors le choix :
Soit reverser les fonds à une autre association qui vise les mêmes buts, avec des moyens techniques de distribution plus sûrs.
Soit rendre leur argent aux personnes qui le souhaiteraient.
Nous mettrions fin au système aussi si la distribution mettait en danger les amis qui nous servent d’intermédiaires à Kaboul…
Début 2022, on y verra plus clair, et on pourra tenir une Assemblée générale apte à décider.
Pour le Bureau : Nafissa, Michel et Alain.
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